Un matin, le bleu limpide a laissé place à une soupe verte. La piscine, fière pièce maîtresse des réjouissances à venir, s’est faite déborder par une armée d’algues. D’un coup, l’éden aquatique menace de virer à la mare. Comment ces squatteuses invisibles parviennent-elles à transformer un bassin parfait en bourbier en quelques heures ?
Pas de drame à l’horizon : chaque invasion verte cache ses failles, et il existe des méthodes aussi efficaces que méconnues pour reprendre le contrôle. Mieux vaut connaître les faiblesses de ces hôtes indésirables que de passer ses dimanches à frotter. L’art de contrer les algues, c’est d’abord une affaire de réflexes bien placés, de science appliquée et d’actions ciblées.
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Plan de l'article
Comprendre l’apparition des algues dans la piscine : facteurs et signaux à surveiller
Les algues n’attendent qu’un déséquilibre pour s’inviter dans la piscine. Un pH déréglé, une dose de chlore trop timide ou une filtration en demi-teinte : autant d’ouvertures pour leur festin. Ajoutez à cela une hausse du thermomètre et le soleil en embuscade, et la prolifération s’accélère. Négliger l’entretien, laisser s’accumuler débris et feuilles, ou tolérer des phosphates dans l’eau, c’est dérouler le tapis rouge à ces envahisseurs.
Quelques signaux avant-coureurs doivent vous alerter :
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- Eau qui se trouble ou verdit, premier signe d’un début de contamination
- Surfaces devenues glissantes, film suspect sous les pieds
- Odeur étrange, marque d’une croissance microbienne indésirable
Quand l’eau stagne, algues et bactéries se déchaînent. Une filtration active coupe court à ce scénario : la pompe doit tourner sans relâche, surtout quand il fait chaud. Les débris organiques nourrissent la prolifération. Et si le chlore baisse ou que le pH grimpe, la désinfection perd en mordant. Résultat : algues en fête, matériel en souffrance, nageurs irrités. Gardez la main sur la chimie et la propreté pour éviter la débâcle.
Quels types d’algues menacent votre bassin ?
Le règne des algues de piscine ne se limite pas à une simple touche de vert. Chaque espèce a son style pour envahir le bassin. Les algues vertes arrivent sans prévenir, brouillent l’eau et glacent les parois d’un film visqueux : elles raffolent des déséquilibres chimiques et des filtres paresseux.
Moins courantes, les algues jaunes – surnommées moutarde – laissent derrière elles un dépôt poudreux, bien accroché dans les zones à l’ombre, sous les échelles ou derrière les buses. Elles résistent aux classiques, forçant à sortir l’artillerie lourde.
Plus coriaces encore, les algues noires : leur ancrage profond dans les joints et matériaux poreux donne des taches quasi indélébiles. Même l’huile de coude et les traitements puissants viennent parfois à bout de leur ténacité, mais rarement du premier coup.
Les algues blanches se traduisent par des voiles laiteux, tandis que les rouges ou roses flirtent souvent avec les colonies bactériennes : elles s’incrustent dans les moindres recoins, sur les joints ou les accessoires immergés.
- Algues vertes : eau trouble, surfaces glissantes
- Algues jaunes : poudre tenace, dissimulation dans l’ombre
- Algues noires : taches incrustées, enracinement féroce
- Algues blanches et rouges : traces laiteuses ou colorées, souvent d’origine bactérienne
Identifier le type d’algue, c’est poser le bon diagnostic et choisir la bonne riposte : chaque espèce impose sa stratégie de combat.
Des solutions éprouvées pour éliminer rapidement les algues et retrouver une eau limpide
Passer à l’offensive requiert méthode et précision. La première étape : frotter à fond chaque recoin du bassin avec une brosse adaptée. Ce geste décisif déloge les algues, même les plus accrochées, et prépare le terrain au traitement.
Vient ensuite le traitement choc au chlore : on dose selon l’ampleur de la contamination, puis on laisse la filtration tourner en continu. Chlore classique, brome ou oxygène actif pour les bassins plus sensibles : chacun sa préférence, l’effet recherché reste le même. Après 24 à 48h, l’aspiration s’impose : robot ou aspirateur piscines feront disparaître les résidus, idéalement vers l’égout.
- Algicide : renforce le choc, précieux contre les moutardes et les noires
- Floculant : rassemble les particules pour une filtration efficace
- Dissolvant de phosphate : coupe l’alimentation des algues à la source
La filtration est votre alliée numéro un : filtre à sable, cartouche ou diatomées, peu importe, tant que le débit suit et que la stagnation n’a pas le temps de s’installer. Après chaque offensive, nettoyez le filtre à fond pour repartir à plein régime.
Conseils pratiques pour prévenir durablement le retour des algues
Pour que le combat ne soit pas à recommencer, il faut jouer sur tous les tableaux : chimie irréprochable, nettoyage régulier, anticipation. Le pH reste la pierre angulaire : contrôlez-le souvent à l’aide d’un testeur fiable, visez la fourchette 7,2-7,4 pour garantir la pleine puissance du désinfectant. Un kit d’analyse complet vous donnera la main sur le chlore, le brome et les phosphates, ces derniers étant les véritables carburants des algues.
Le nettoyage mécanique ne doit pas être négligé : fond, parois, ligne d’eau, tout doit être passé au peigne fin pour empêcher l’installation du biofilm. La filtration doit tourner suffisamment longtemps, surtout lors des pics de chaleur. Les paniers de skimmer et le préfiltre remplis de déchets végétaux ? À vider sans tarder, pour couper court à la prolifération.
- Protégez le bassin avec une bâche pour limiter l’effet du soleil
- Retirez feuilles et insectes dès leur apparition
- Après l’orage ou l’affluence, programmez un nettoyage en profondeur
Ajustez la fréquence des contrôles selon la météo et la fréquentation : plus il y a de nageurs et de chaleur, plus la vigilance doit être resserrée. Seule la régularité transforme l’eau trouble en une invitation à la baignade, toute la saison durant.
Rien n’égale la satisfaction de voir, après l’orage ou la canicule, le miroir d’une piscine préservée. L’algue, elle, attend la moindre faiblesse. À vous de garder le dernier mot, pour que le bleu reprenne toujours ses droits.